idée reçue #3
Le métro, c'est trop cher !
1 kilomètre de métro revient à 100 millions d'euros. Vu le budget annuel de la Métropole, 1,7 milliard d'euros, c’est un investissement parfaitement accessible. À titre de comparaison, la Métropole de Toulouse a engagé un plan d’investissement dans les mobilités de 4 milliards d'euros à l’horizon 2025-2030. Ce plan comprend la construction d’une troisième ligne de métro de 2,7 milliards d'euros. L'investissement se fait à l’échelle d'une décennie ce qui permet d'échelonner la participation de la Métropole. Par ailleurs au regard de la portée du projet d'autres acteurs publics pourraient abonder au budget du métro : Europe, État, région.
De plus, le métro permet de réduire la pression sur le tramway alors que cette pression est responsable de nombreux surcoûts d'exploitation (achats de rames supplémentaires, augmentation insoutenable de la fréquence, vieillissement prématuré du matériel roulant et de l'infrastructure...). La sollicitation extrême de l'infrastructure conduit la Métropole de Bordeaux, depuis plusieurs années maintenant, à engager tous les ans de très lourds travaux qui provoquent une interruption du trafic sur plusieurs semaines. Le tram à Bordeaux n'a même pas 20 ans... Aucun travaux de maintenance de cette envergure n'a en revanche été entrepris sur les métro de Rennes ou de Toulouse au même âge... Dans ces conditions difficiles, à Bordeaux, les dépenses d’exploitation du tramway par kilomètre ont bondi de 33 % entre 2008 et 2018. Le métro permettrait de soulager le tramway et de revenir alors à des fréquences plus conformes au projet initial. Matériel roulant et infrastructure seraient moins sollicités en même temps qu'il faudrait moins de rames pour exploiter le réseau. Le nombre de rames à renouveler, à faire circuler, à entretenir, à réparer serait donc moindre. Le métro permet donc de substantielles économies.
Par ailleurs, il faut certes considérer le coût à l'investissement du métro mais il ne faut pas ignorer son coût à l'exploitation, très avantageux. L’exploitation du métro à Bordeaux tendrait à l’équilibre, comme certains métros dans en Europe (Rennes, Porto). Les dépenses seraient intégralement couvertes par les recettes. À l’exploitation, le kilomètre de métro reviendrait à 8€ contre plus de 11€ pour le tramway. Le métro est, à l’exploitation, 25% moins cher que le tramway alors qu'il permet de transporter plus d'usagers et donc de générer plus de recettes. Cela a par exemple permis à la Métropole de Rennes de rembourser de manière anticipée les emprunts liés à la construction de sa première ligne de métro et de se lancer dans la construction d'une deuxième ligne.
Enfin, le métro serait l'investissement le plus rentable de la Métropole. Le bilan coût/avantages du métro est en effet très positif. Les bénéfices socio-économiques dépassent très largement le montant de l'investissement et de l'exploitation d'une telle infrastructure. Dans une étude, un ingénieur, Julien Pelletange, a calculé qu'une ligne entre le lac de Bordeaux et le centre commerciale de Bouliac, traversant Bordeaux, que la différence entre la valeur de ces bénéfices et les montants investis dépasserait + 900 millions d'euros. Aucun investissement de la Métropole ne peut afficher un même bilan !