idée reçue #9
Un RER serait beaucoup
plus efficace !
En 2016, les cinq branches de l'étoile ferroviaire de Bordeaux était parcourues par 32 500 voyageurs par jour. Un RER ne séduirait que 28 450 voyageurs supplémentaires par rapport aux TER, avec un investissement très conséquent puisqu'on parle aujourd'hui de 2 milliards d'euros ! Comment imaginer que moins de 30 000 voyageurs en plus sur le réseau ferroviaire suffisent à résoudre les problèmes de congestion que connaît le réseau de tramway aujourd’hui ?
30 000 voyageurs, cela représente moins de 10% de la fréquentation quotidienne du tramway. Depuis le début de l’année 2018, le réseau de tramway a justement connu une hausse de sa fréquentation de près de 10%. Donc à supposer que ces 30 000 voyageurs séduits par le RER prenaient jusqu’ici le tramway et n’utiliseraient demain plus que le RER, cette baisse de moins de 10% ferait simplement revenir la fréquentation du tramway à ce qu’elle était en janvier 2018 ! Or les problèmes de saturation du tramway ne datent pas de janvier 2018… Et c’est bien une lecture optimiste de l’impact d’un RER car il est plus probable que parmi les 30 000 usagers supplémentaires beaucoup utilisent aujourd’hui leur voiture. Le RER est d'ailleurs le plus souvent mis en avant comme une solution pour désengorger les routes et notamment la rocade, et non le tramway.
Selon la dernière enquête ménages déplacements, 75% des déplacements en transport en commun s’effectuent entre le centre et la périphérie et du centre vers le centre. Par conséquent, le réseau de tramway est aujourd’hui régulièrement saturé en raison de ces déplacements. Or le réseau RER ne ferait que contourner le centre. Pour rejoindre le centre, les usagers devront toujours prendre le tramway, depuis Fontaine d’Arlac (A), depuis la gare Saint-Jean (C), depuis Pessac centre (B) ou depuis Cenon Gare (A). Il est donc certain que parmi les 30 000 usagers séduits par le RER, comme parmi ceux qui sont déjà séduits par le TER, beaucoup devront ensuite utiliser le tramway sur des tronçons toujours plus congestionnés. Un RER sans métro, c'est donc un réseau à deux vitesses qui se dessine : un RER rapide, confortable et sur-capacitaire en périphérie, le tramway lent et toujours plus saturé au centre. Parce qu’il met davantage de pression sur le tramway, le RER sans métro est une impasse.
D’où la nécessité d’articuler un éventuel RER, ou au moins l'amélioration du réseau de TER, à un réseau de métro qui traverserait le centre.