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idée reçue #2

Il faut plutôt disperser les activités autour de Bordeaux !

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Concentrer, on parle aussi de densifier, permet de diminuer la longueur des déplacements (un Libourne - Bordeaux est plus court qu'un Libourne - Arcachon...), de mettre les équipements à proximité du plus grand nombre d'habitants, et de mutualiser les objectifs des infrastructures de transport (relier une zone d'habitat au CHU, à l'université, au stade, aux grands commerces, au centre administratif). Délocaliser un peu plus loin encore le campus là-bas, le CHU ailleurs, le centre administratif plus loin par exemple supposerait de multiplier les infrastructures lourdes "monofonctionnelles" (donc moins "rentables", adaptées à une fréquentation assez faible, avec une fréquence limitée sauf à être des gouffres financiers) entre ces différents pôles.

 

Ces déconcentrations ont déjà été tentées à Bordeaux. Le campus Pessac-Talence-Gradignan a été pensé de la sorte. Au final, il est desservi par une ligne de tram extrêmement fragile. Et ce campus reste largement dominé par la voiture et l'autosolisme. Cet échec relatif donne aujourd'hui lieu au mouvement inverse de recentralisation de l'université : les facultés de droit et de gestion ont ainsi complètement ou partiellement rejoint le centre-ville, ce qui permet aux étudiants et au personnel de rejoindre ces pôles à pied ou à vélo, grâce aux lignes A/B/C/D et non plus seulement la B, d'abandonner la voiture évidemment ou de mutualiser leur usage. Le pôle des Chartrons et des bassins à flot se développe. C'est évidemment moins pratique pour les habitants du Sud Ouest. Mais plus accessible pour tous les autres.

 

Plus récemment, c'est la problématique du nouveau stade. À la place d'un stade de centre-ville, accessible en tram, en bus, à pied, à vélo, au plus grand nombre, on a désormais un stade excentré à côté de la rocade, avec l'argument de l'accessibilité depuis toute la Gironde et même au-delà. Au final, c'est un stade plutôt inaccessible en transports en commun car desservi uniquement par le tram C en impasse (et une navette bus, en impasse aussi, en correspondance avec le tram B), trop éloigné pour rendre la marche et le vélo attractifs. La voiture domine encore et le secteur est congestionné. Ce n'est même plus facilement accessible depuis toute la Gironde... Et les erreurs urbanistiques du même genre ont été multipliées ces dernières années sous prétexte toujours de disperser les activités.

Cela ne s'oppose pas, au contraire, au développement de bassins de vie dans des villes girondines d'équilibre, très bien reliées au centre, et une économie présentielle solide. C'est ce que permettent des infrastructures "polyfonctionnelles" qui permettront d'accéder, rapidement, avec une fréquence élevée, à tous les équipements du centre. C'est l'idée portée par l'amélioration du réseau de TER conjuguée à un métro et aux transports en commun existants. Il faudra toutefois veiller à ce que, sous couvert de développer ces villes d'équilibre, ce ne soit pas en réalité leur périphérie qui capte l'essentiel de la croissance. Auquel cas il ne s'agirait que de reproduire l'étalement urbain qui affecte la Métropole à ces villes, beaucoup plus fragiles d'ailleurs.

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